Genius Loci

Date affichée
du 15 septembre au 9 décembre 2018

Genius Loci

Parc Saint Léger - Centre d'art contemporain

Visuel
Parc Saint-Léger - Genius Loci
Parc Saint-Léger - Genius Loci

Chaque lieu possède-t-il son génie, et comment celui-ci définit-il le lieu? Pour marquer les 20 ans de son installation dans l’ancien parc thermal de Pougues-les-Eaux, le centre d’art a choisi de questionner la notion de genius loci. A l’origine, le génie du lieu consistait littéralement en un ange gardien ou une divinité de la nature. Peu à peu cette représentation a pris des qualités multiples en lien avec les changements d’appréhension et de définition de l’espace. Cette locution latine est donc l’occasion d’interroger ce qui définit concrètement et qualitativement un lieu et si cette allégorie joue encore un rôle dans la définition identitaire de celui-ci. Ainsi l’exposition est l’occasion de questionner la relation entre la structure du centre d’art, avec ses propriétés formelles, et sa signification en tant qu’objet entretenant des relations avec d’autres objets qui lui ressemblent. Autrement dit, comment la production du centre d’art est-elle influencée par son environnement physique, et en retour, quelle portée ces activités ont-elles sur ce contexte ?

Lorsqu’on évoque le genius loci, c’est généralement pour faire appel à un caractère singulier ou unique qui définirait le lieu. Pourtant, à considérer l’ancien parc thermal ainsi que les bâtiments affectés aux activités du centre d’art, il apparaît que le lieu se présente comme un palimpseste qui met en évidence la superposition des temps, des interventions et des individualités qui ont façonné son identité. Passé, présent et avenir s’opposent parfois mais finissent par s’ordonner dans une continuité et créer ainsi un espace de la mémoire et de la durée. Les artistes invités à participer à l’exposition Genius loci, dans leur majorité, s’inspirent directement de la situation géographique, historique et architecturale du centre d’art.

Eric Hattan et Lei Saito se concentrent sur la structure formelle du lieu. Le premier en intervenant directement sur le bâtiment afin d’y révéler des espaces résiduels ou des espaces fantômes, la seconde en s’inspirant de l’architecture du parc pour proposer de nouveaux paysages poétiques mais aussi gustatifs, invitant le public à faire l’expérience de sa cuisine existentielle. Dans le prolongement de l’expérience gustative, Géraldine Longueville considère également l’environnement naturel du centre d’art. A partir d’un inventaire de plantes trouvées sur place, elle propose aux visiteurs une boisson et une bande-son spécifiques à l’institution.

Si le parc est aussi à l’origine du travail imaginé par le duo Dector & Dupuy, leur proposition permet au centre d’art de s’étendre au-delà de ses murs. Le duo réalise essentiellement son travail en observant et en puisant dans l’environnement urbain. A l’occasion des journées du Patrimoine et du vernissage de l’exposition, ils conçoivent deux promenades commentées qui permettent de poser un regard inédit sur le centre de Nevers et sur la ville de Pougues-les-Eaux.

Si les propositions de Melanie Bonajo, Irma Name et Julian Sartorius ne trouvent pas leur origine dans le contexte spécifique du Parc Saint Léger, chacun interroge à sa manière ce que pourrait être un esprit du lieu, sa fonction dans la création, dans l’identité ou dans l’appréhension du contexte. Les artistes présentés mettent en jeu le rapport du corps et du milieu, et jouent de ses limites pour en révéler des espaces virtuels ou des souvenirs. Leurs œuvres soulignent surtout que le genius loci n’est pas la révélation d’une chose qui existerait en permanence mais qu’il est plutôt associé à la production d’événements. Le génie du lieu serait donc le moyen de comprendre et d’observer son environnement de manière créative et poétique en soulignant  le mouvement dans l’espace et dans le temps.

Parc Saint-Léger
avenue Conti
58320 Pougues-les-Eaux

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