Louidgi Beltrame - Mesa curandera

Date affichée
du 15 septembre 2018 au 5 janvier 2019

Louidgi Beltrame - Mesa curandera

Passerelle Centre d'art contemporain

Visuel
Louidgi Beltrame, "Mesa curandera", 2018, vidéo HD full-spectrum
Louidgi Beltrame, "Mesa curandera", 2018, vidéo HD full-spectrum

Le projet Mesa curandera de Louidgi Beltrame poursuit son exploration des modes d’organisation humaine à travers l’histoire contemporaine. Ses recherches filmiques l’ont ainsi mené dans des lieux aussi chargés qu’Hiroshima, Chandigarh ou encore Brasilia. Aujourd’hui, c’est aux pratiques magiques des guérisseurs du désert côtier péruvien que l’artiste s’intéresse.

En 2015, il rencontre le curandero José Levis Picon Saguma dont le travail s’inscrit dans la continuité des rituels de guérison précolombiens. Sa pratique de curandero, terme qui signifie « guérisseur » en espagnol, pourrait être englobée dans celle plus large du chamanisme. José Levis pratique cette forme de médecine vernaculaire, à la limite de la clandestinité, dans des espaces situés à la périphérie des villes, lors de cérémonies de guérison appelées mesas. Sa plante maîtresse est le San Pedro, un cactus psycho-actif dont les premières traces d’utilisation rituelles remontent à quelques 3000 ans.
La pratique des curanderos intéresse Louidgi Beltrame avant tout en tant que forme de résistance postcoloniale. Le syncrétisme qui la caractérise peut être vu comme un camouflage adaptatif développé par les populations andines pour survivre à l’inquisition, puis à la répression coloniale. La forme actuelle de cette médecine traditionnelle est caractéristique des influences culturelles successives qui ont été présentes sur le territoire andin, mettant ainsi en évidence la permanence d’éléments préhispaniques liés aux pratiques chamaniques, lesquelles s’appuient notamment sur l’usage de plantes psychotropes.

Pour filmer ces cérémonies sans en compromettre le déroulement, Louidgi Beltrame fait équiper sa caméra d’un dispositif infrarouge spécifiquement pensé. Très loin de l’esthétique usitée de la caméra de surveillance, les tonalités rosées accentuent la dimension immersive du film. L’image semble étrangement naturelle même si on perçoit que les participants ne maîtrisent pas tout à fait l’espace dans l’obscurité qui pour nous reste abstraite.

CAC Passerelle
41, rue Charles Berthelot
29200 Brest

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