Le nom du monde est forêt
Cneai= Centre national édition art image

Selon Theodor W. Adorno, de la domination de la nature découleraient toutes les autres dominations qui fragmentent nos sociétés. Dans son essai « Theodor W. Adorno, la domination de la nature » aux éditions Amsterdam paru en 2021, Jean-Baptiste Vuillerod détaille le paradoxe de cette entreprise qui pose la question de la domination de la nature, à une époque où n’existait pas encore le péril écologique qui nous menace aujourd’hui.
Ce sont donc les motifs liés à la prise de pouvoir sur la nature – l’abolition de la magie et de la poésie, la restriction des émotions – qui nous permettent de penser dans un cadre commun l’exploitation administrative, le patriarcat, le racisme, le spécisme et les diverses formes de destructions environnementales.
Le Cneai initie un cycle de recherches et d’expérimentations de trois années autour des dominations protéiformes. Le prisme du métabolisme social permet d’envisager les dominations dans leurs manifestations et leurs flux entre différents êtres : au sein d’une même société, entre les sociétés humaines et non-humaines. Le Cneai invite chaque année un·e ou plusieurs artistes à investir des espaces inédits à l’art ainsi que le Parc de la Cité internationale universitaire de Paris, comme laboratoires vivants, terrains d’enquête, de création, espaces d’inspiration et d’exposition.
Cette première exposition présente des créations inédites de Thierry Boutonnier, Jean-Charles Bureau, Julia Gault, Sonia Saroya et Édouard Sufrin, ainsi que des actualisations d’œuvres et protocoles de Florence Doléac, Julien Prévieux et Virginie Yassef et Lois Weinberger. Dans une diversité d’espaces intérieurs et extérieurs, des œuvres matérielles coexistent avec des gestes artistiques participatifs et performatifs et avec des installations documentaires qui permettent de nourrir la réflexion.
L’exposition emprunte son titre au roman « Le nom du monde est forêt » de Ursula K. Le Guin, récit fictif de la colonisation par des envahisseurs bruyants d’une planète où des habitants silencieux vivaient en harmonie sous la protection d’une forêt. Asservissement et destructions à l’œuvre au cœur du récit offrent une résonance particulière au système des dominations et de leurs mécanismes que le Cneai sonde dans ce cycle.
Vernissage le jeudi 19 mai 2022 - 17h
CNEAI=
Cité Internationale Universitaire de Paris
Maison Internationale
17-21 boulevard Jourdan
75014 Paris
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