Platre et silicone

L’œuvre d’Anna Ren, actuellement étudiante à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Paris-Cergy, met en jeu les relations entre corps, identité et géographie. Questionnant sa position au sein de différents contextes (nationaux, sociaux, culturels), l’artiste use de la métaphore de l’empreinte et du moule pour évoquer la fragilité de notre inscription dans un milieu particulier, entre souvenirs bien réels et imaginaire spéculatif. Elle a ainsi réalisé plusieurs dizaines de moulages de quartiers d’agrumes en plâtre et en silicone, qu’elle agence et reconfigure en autant d’architectures ou d’ilots dans l’espace d’exposition. L’artiste joue des contrastes entre la froideur du plâtre et la douceur supposée du silicone (teint dans une couleur censée évoquer celle de sa propre chair), les matériaux industriels et les fruits périssables qu’ils reproduisent. Ces archipels, fruits d’un travail long et minutieux, répondent à l’éclatement des espaces urbains et des relations tout en appelant à leur possible recomposition.