La Bibliothèque grise, ch.4 : « Objets parlants » - Jérôme Dupeyrat et Laurent Sfar
Centre d'art contemporain de la Ferme du Buisson

Avec La Bibliothèque grise, Jérôme Dupeyrat et Laurent Sfar mettent en commun leurs lectures, rassemblent des objets qui s’y rapportent, collectent les propos de différents interlocuteurs, constituant un ensemble de ressources qu’ils mettent en partage et redéploient à travers des éditions, des films, des expositions, des repas...
Initiée en 2015, La Bibliothèque grise vise à explorer les modalités de circulation des savoirs et des connaissances et à expérimenter des formes de transmission et de partage. Comme toute bibliothèque, celle-ci a son classement. Cinq catégories ont été mises en place au gré de lectures croisées : "Une histoire de la lecture", "Enseigner et apprendre, arts vivants", "Une chambre à soi", "Habiter la Terre", "La Parole mangée", d'après des titres empruntés respectivement à Alberto Manguel, Robert Filliou, Virginia Woolf, Yona Friedman et Louis Marin.
À la Ferme du Buisson, le quatrième chapitre de La Bibliothèque grise est l'occasion de déployer un ensemble d'"objets parlants", une expression pouvant désigner des objets porteurs de messages par le biais de textes et d'images. Ainsi nomme-t-on "assiettes parlantes" celles qui sont illustrées de rébus, d'historiettes humoristiques, de dessins satiriques ou de paroles de chansons, comme cela était fréquent au XIXe ou au début du XXe siècle.
Parmi d'autres objets collectés ou façonnés, livres, documents et images, l'exposition présente des couteaux de la Renaissance servant de partitions de chant, des mouchoirs iconographiés tenant lieu de manuels, des modèles végétaux conçus à des fins didactiques par le Dr Louis Auzoux au XIXe siècle, une imagerie populaire véhiculant des figures du monde renversé (le bœuf faisant le boucher, le cheval menant l’homme au champ...), ou encore un ensemble de poupées textiles de Marie-Jeanne Nouvellon témoignant de son éducation et revendiquant l’émancipation des femmes depuis les années 1960-70.
Ces pièces seront prolongées par des films réalisés pour l'occasion et activées lors de repas et de rencontres, qui à l'instar des objets parlants, permettront d'inscrire la transmission dans des usages : cueillir puis cuisiner des champignons poussant en volée sur des structures insérées dans l’architecture du centre d’art ; se restaurer autour d’un service de table restituant une enquête sur la transition agro-écologique ; arpenter collectivement un livre à propos des figures de renversement du monde…
La Ferme du Buisson
Scène nationale de Marne-la-Vallée
Allée de la Ferme
77186 Noisiel