Mimosa Echard et Shanta Rao - Pulpe
Galerie Edouard Manet / Ecole municipale des beaux-arts

À première vue, les pratiques artistiques de Mimosa Echard et Shanta Rao semblent bien éloignées. Quand la première tisse un canevas de relations ambivalentes entre éléments naturels, dérivés synthétiques et corps humain en jouant sur des (contre)effets dans lesquels le remède vaut souvent comme poison (et inversement), la seconde s’empare de matériaux industriels ou délite dans les méandres des traductions et des codes informatiques des sources visuelles, textuelles ou sonores sous forme de pixels épars qui deviennent, à la manière de cellules biologiques, porteurs de mémoire. Nourrie de références à la science-fiction et à la culture populaire, leur démarche processuelle témoigne cependant d’un attachement commun à l’organique et aux états instables, à des réseaux d’affects, d’énergies ou d’informations dont la dissémination (parfois invasive) et les déplacements induits par leurs partis pris plastiques génèrent transformations et métamorphoses. Dans cette approche quasi alchimique, une forme en produit ou en influence généralement une autre. Elle mute, s’hybride, se fait contaminer ou se laisse aller à de nouveaux contacts. Chez Mimosa Echard comme chez Shanta Rao, la matrice et l’empreinte tiennent une place centrale et tendent à se confondre en un même mouvement. À partir de gestes simples de recouvrement et de décollement, elles obtiennent ce que l’on pourrait décrire comme des membranes ou des mues : une surface tierce issue de la rencontre et de la confusion entre plusieurs matériaux, un territoire sur lequel se déploie un faisceau de récits tour à tour intimes et fantastiques.
Ecole municipale des Beaux-arts Galerie Édouard-Manet
3, place Jean-Grandel
92230 Gennevilliers