Né à Paris en 1988, Nicolas Rabant, diplômé de l’EESAB de Brest, rejoue les classiques de la peinture de paysage. Sont passés en revue des genres iconiques comme la peinture sur le motif, le paysage de bords de mer ou de montagne, l’abstraction, la copie du même motif répété à l’infini, le repeint ou les faux partiels, l’image des animaux de compagnie tout comme les langoustines, les nébuleuses ou les couchers de soleil. Les environnements qu’il propose se développent à partir d’histoires, d’images personnelles, de situations et d’envies de travailler avec d’autres. Si la peinture de paysage domine ses interrogations, obsessions et loisirs - la pêche, la cueillette ou le surf ne sont jamais bien loin. L’accrochage des pièces est systématiquement imaginé en regard de l’espace qui accueille ses peintures et des points de vue conçus pour les spectateurs. Des mises en scène qui fonctionnent comme une invitation à regarder l’installation de la même manière qu’un paysage.

« Le 16 avril 2020. C’est la seule fois où je suis rentré à Brest pendant cette période. Le chanteur Christophe est mort ce soir-là; le même soir à Brignogan, mon chat Poussière est mort lui aussi. » Nicolas Rabant

Nicolas Rabant s’amuse à agencer les objets les uns avec les autres, créer une ambiance, générer et expérimenter des points de vue possibles sur les peintures, composer la dimension spatiale de l’expérience.
Pour cette exposition à Passerelle, l’objectif est simple : créer un paysage, une peinture de pay­sage, une installation de peintures de paysage, dans cet endroit où l’horizon n’est pas visible.
Comme souvent, les histoires qu’il tisse autour de ses projets prennent pour point de départ son vécu. Ici, il a eu l’idée, de réaliser un an après un hom­mage à Christophe et son chat Poussière.
L’artiste investira le patio, véritable coeur du centre d’art. Il réalisera des peintures : des grands formats, entièrement pensés pour une installation. Elles seront disposées sur tout le pourtour du patio. Les peintures affirmeront leur aspect décoratif pour jouer avec l’espace, pour reconfigurer le bâtiment. Au-dessus de cette arène ouverte voleront des sculptures mobiles qui transformeront le tout, en un jeu à l’échelle du lieu.

« Chaque projet part de mon histoire personnelle et de mes recherches, observations et découvertes qui sont intégrées progressivement à mes productions, toujours pensées comme des installations. Dans mon processus de travail, les idées apparaissent à un moment, elles se métamorphosent, elles évoluent, se condensent. De la même manière, j’envisage de réaliser une profusion de pièces en parallèle de cette installation. » Nicolas Rabant