Thomas Vergne
Abbaye Saint-André, Centre d'art contemporain

Thomas Vergne est né en 1991. Il est diplômé de l’ENSA Paris en 2015. Il vit et travaille à Paris. // www.thomasvergne.com
INTENTION
Les recherches formelles de Thomas Vergne sur l’économie dynamique de la couleur, se situent délibérément dans le prolongement des travaux de Blinky Palermo, d’Imi Knoebel et plus encore d’Ellsworth Kelly. Leur influence revendiquée, dégagée des résonances figuratives des papiers découpés de Matisse, est sensible dans les petits formats polychromes. Au-delà d’une conceptualisation architecturée de la couleur, Thomas Vergne tente d’en appréhender la dimension générative : la lumière (la couleur étant fondamentalement l’effet de la réflexion de la lumière sur un support, une texture). Elle irradie la surface des binômes composés en deux plages égales : l’une de couleur chaude l’autre de couleur froide, l’une claire l’autre sombre, comme une tension électrique entre les deux pôles d’une pile. Elle semble sourdre de l’arrière des carrés qui composent ses damiers monochromes. Elle flotte comme une vapeur d’eau sur un sol mouillé, chauffé par les rayons du soleil, à la surface de l’oeuvre Quod Scripsi Scripsi.
Cette préoccupation de la lumière comme constitutive de l’œuvre et composante du regard sur celle-ci est quelque fois métaphorisée par l’adjonction à l’arrière de la surface peinte, d’un éclairage qui l’auréole et la fait flotter dans l’espace, la décollant du mur ou du sol support. Sunset, une pièce au sol, aplat de forme géométrique recouvert à la feuille d’or, flotte ainsi à distance du sol sur une nappe de lumière. L’œuvre d’art qui vise l’essence, entre spiritualité et matière, est détachée du réel.
Une vidéo illustre la dynamique de cette recherche. Un jeu de lumière et d’ombre sur une feuille de papier à dessin (dessein) blanc qui ondule, animée par les mouvements de l’air produit par son déplacement. Forme première et concise, comme une saisie presque documentaire du travail formel de la lumière.
Jean-Paul Blanchet, 2020.
Abbaye Saint-André, Centre d’art contemporain
Place du Bûcher
19250 Meymac