Impressions numériques, socles, objets divers.

Chez le duo Mazaccio & Drowilal, dans le projet Antépisode 2015 réalisé à la suite d’une résidence en Californie en 2014, les frontières entre différents médias et différentes pratiques s’estompent pour donner naissance à de nouvelles procédures artistiques. Le point de départ du travail des artistes est une réflexion sur leurs outils de travail et les conditions de productions des oeuvres aujourd’hui. En tant qu’artistes photographes et iconographes, leur chaine de production est presque intégralement bouleversée par le numérique. Leurs recherches iconographiques se font avec Google Images et Street View, leurs fichiers sont traités avec des logiciels Adobe installés sur des PC Microsoft Windows. Ils publient des livres de photo sur HP MagCloud, qu’ils payent avec Paypal, et enfin, les artistes diffusent et partagent en partie leurs contenus sur les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook ou Tumblr.

Toutes ces entreprises ont un point commun: elles sont américaines et ont émergées dans le territoire restreint de la Silicon Valley. Les artistes jouent avec la juxtaposition, le montage, le cut, chers à la jeune génération qui surfe sur le net et s’approprie, transforme et fait circuler les images sur les réseaux sociaux. Mazaccio & Drowilal associent images et sculptures pour présenter une réalité rendue fictionnelle de l’environnement dans lequel les salariés de ces entreprises évoluent. Les cages à hamster placées sur des socles qui miment des sculptures minimalistes, devant les posters, n’évoquent-elles pas avec une ironie grinçante ces entreprises qui fonctionnent en vases clos, où des jeux, des installations sportives et des services de restauration sont rassemblés sur le lieu de travail ?