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Pour écrire Le Classisme, l’artiste américain Joe Scanlan a travaillé avec le théoricien Edward Saïd, non pas la personne mais sa pensée et son texte. L’artiste modifie certains mots et phrases qui composent l’introduction du livre L’Orientalisme, considéré comme un des textes fondateurs des études postcoloniales.

Deux voix se mêlent, celle de Saïd et celle de Scanlan, qui déplace le propos. Ce que propose Joe Scanlan est un geste bien connu, celui d’exploiter un outillage théorique forgé dans un champ d’étude pour l’appliquer à un autre. Mais il le fait également en transformant l’objet d’étude d’Edward Saïd. Joe Scanlan fait un essai qui présente une relation entre l’art contemporain et la et la culture populaire. L’une impose une forme à l’autre pour mieux la soumettre à ses intentions et à son point de vue. Se développe ainsi un propos qui s’appuie littéralement sur la pensée de Saïd ou plutôt qui pense avec lui pour construire un point de vue critique sur la façon dont l'art contemporain représente et ainsi contrôle son Autre.

Le texte présenté sous sa forme exposée est accompagné d'un dispositif publicitaire qui présente le livret et utilise une photographie de Richard Prince, artiste connu pour son exploitation de l'imagerie promotionnelle de la marque Malboro.