Thermostat, des coopérations entre 24 centres d'art et Kunstvereine
Le projet Thermostat, lancé avec succès en juin dernier par d.c.a et l’Institut français, a permis pendant une année, à 24 centres d’art et Kunstvereine de réaliser plus d’une cinquantaine de manifestations en Allemagne et en France. Aux expositions ayant eu lieu dans chacune des institutions, se sont ajoutées des productions d’œuvres, des catalogues, des performances, des concerts, des tables rondes et des rencontres.
Plus de cent artistes issus des scènes françaises et allemandes, et plus largement des différentes scènes européennes ont pu ainsi réaliser des projets et présenter leur travail à un très large public dans les deux pays. Les institutions partenaires ont en effet accueilli près de 30 000 visiteurs – amateurs d’art, curieux, scolaires – qui ont pu mesurer la diversité de la création contemporaine reflétée par la programmation de Thermostat.
Le projet a été l’occasion pour la plupart des commissaires de confronter et renouveler leurs approches curatoriales hors de leurs cadres habituels. La question du contexte de l’exposition et de son déplacement a servi de point de départ à la réflexion de certains d’entre eux. Avec De A à B, de B à P, le Confort Moderne de Poitiers et le Bielefelder Kunstverein se sont associés autour d’une réflexion sur la question de l’itinérance de l’exposition. La première étape de l’exposition à Bielefeld a servi d’incubateur, entre autres à Emilie Pitoiset, Clément Rodzielski ou Davide Balula, pour la seconde étape à Poitiers. De leurs côtés, le Kunstverein Wolfsburg et le Grand Café de Saint-Nazaire, avec la double exposition Communauté / Gemeinschaft, se sont appuyés sur une inscription locale similaire sur un territoire industriel, pour y articuler une réflexion sur la notion de communauté aujourd’hui, en faisant appel notamment à raumlabor, Jeremy Deller ou Bertille Bak. À l’inverse, c’est l’opposition entre le Kunstverein Tiergarten, implanté dans un quartier populaire de Berlin à fort quotient migratoire et la Maison des arts Georges Pompidou de Cajarc, située dans la pittoresque et touristique Vallée du Lot, qui a nourri la double exposition intitulée Ecotone. Le Crédac à Ivry-sur-Seine et le Kunstverein Nürnberg ont également exploité leur différence, ici architecturale : l’architecture « brutaliste » de Jean Renaudie à Ivry contraste ainsi avec le bâtiment Bauhaus baigné de lumière du Kunstverein. Dans ces deux espaces, ils ont invité Matti Braun, Thea Djordjadze et Jean-Luc Moulène à proposer un travail d’archéologie de la mémoire contemporaine dans l’exposition Mental Archaeology. La synagogue de Delme et le Brandenburgischer Kunstverein de Potsdam, ont quant à eux échangé leurs espaces en expérimentant la question du renoncement à l’autorité chez soi, avec notamment Patrick Bernier et Olive Martin, Elise Florenty et Marcel Türkowsky (TRUST !). Le CAC de Brétigny avec l’exposition Scores. Bruit et capitalisme – L’exposition comme concert et le Künstlerhaus Stuttgart avec Scores. Beatrice Gibson : The Tiger’s Mind ont donné respectivement carte blanche à Mattin et Beatrice Gibson pour élaborer deux mois de programmes dépassant le cadre traditionnel de l’exposition et investissant les champs du concert et de la performance. Enfin, le cneai= de Chatou, la Halle für Kunst de Lunebourg et le Kunstverein Harburger Bahnhof se sont associés pour mettre en place un programme commun de télévision Channel TV, actuellement visible sur Arte Creative TV, et ont publié en collaboration avec la revue Multitudes un ouvrage interrogeant l’héritage de la télévision aujourd’hui et ses enjeux contemporains.
Thermostat a aussi donné lieu à des monographies dont ont bénéficié neuf artistes : Julien Bismuth et Shannon Bool (Mind the Gap) au CRAC Alsace à Altkirch et à la GAK Gesellschaft für Aktuelle Kunst à Brême (The Ventriloquism Aftereffect et The Inverted Harem I) ; Kerstin Brätsch (« Nothing, Nothing ! ») (« Rien, Rien ! ») au Parc Saint Léger à Pougues-les-Eaux ; Matti Braun (Salo) à La Galerie de Noisy-le-Sec ; Simon Denny (Negative Headroom. The Broadcast Signal Intrusion Incident) à la Halle für Kunst de Lunebourg ; Evariste Richer (Caesium) au Kunstverein Braunschweig (Brunswick) ; Maya Schweizer et Clemens von Wedemeyer (Metropolis. Bericht über China) au Frankfurter Kunstverein et Stephen Willats au centre d’art passerelle à Brest (talking city) et au Badischer Kunstverein à Karlsruhe (Counterconsciousness).
Thermostat a permis de renforcer le maillage que forment tous ces partenaires sur l'ensemble des territoires, mettant en lumière le rôle structurant des institutions pour les scènes artistiques allemandes et françaises, ainsi que leur contribution au débat artistique international. Le projet a également permis, aux professionnels des deux pays comme à un public local - auprès duquel ces structures effectuent un important travail de médiation - de découvrir des artistes de différentes générations et leurs oeuvres, souvent nouvelles ou inédites.
Thermostat est une initiative conjointe de d.c.a, association française de développement des centres d’art et de l’Institut français; elle bénéficie du soutien de la Kulturstiftung des Bundes (Fondation culturelle fédérale allemande), du ministère de la Culture et de la Communication (Direction générale de la création artistique) et du Plénipotentiaire pour les relations culturelles franco-allemandes.
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