Par les langages du dessin, du dispositif photographique, du texte, les oeuvres de Léa Belooussovitch s’inscrivent dans une recherche sur notre relation aux images, qu’il appartient à chacun — spectateur, manipulateur ou créateur d’images — d’établir ou non comme expérience personnelle, mais qui fait également partie de notre histoire collective. Conçues à partir d’un ancrage dans le réel, d’images violentes, accusatrices, de bases de données, d’images personnelles ou publiques, amateur ou professionnelles, les oeuvres mettent en avant la présence d’une innocence et d’une cruauté humaine sous-jacente. Il s’agit de tenter de voir ces images autrement, de décaler le regard, en leur créant une existence, une forme, par le dessin, la retouche, le recadrage ; une mise à distance nécessaire pour éviter la banalisation de cette violence par sa représentation.